Quelle synthèse ?

Que disent les textes à ce sujet ? Nous citons ci-après 2 extraits du «Guide MOP de janvier 2011» :

 


«les études d'exécution … ont pour objet … la réalisation des études de synthèse ayant pour objet d''assurer pendant la phase d'études d'exécution , la cohérence spatiale des éléments d'ouvrage de tous les corps d'état , dans le respect des dispositions architecturales , techniques , d'exploitation et de maintenance du projet et se traduisant par les plans de synthèse qui représentent , au niveau du détail d'exécution , sur un même support , l'implantation des éléments d'ouvrage , des équipements et des installations ; »

 «Les plans de synthèse indispensables à une bonne coordination des plans établis par les entités différentes font partie de l'élément de mission « études d'exécution » . Toutefois cette mission peut être confiée au maitre d’œuvre de l'opération en dehors des études d'exécution lorsque la dévolution de l'opération en corps d'état séparés ne prévoit pas l'intégration de cette mission dans un corps d'état particulier . Cette prestation , qui peut être fort simple ou très compliquée , revêt une importance primordiale quant à la qualité de réalisation de l'ouvrage . »


 

 La seule définition théorique de la synthèse technique ( cf texte ci-dessus ) ne donne aucune réponse précise à cette question ; l'expression « étude de la cohérence spatiale » pose le problème , l'appréhende , mais ne le résout pas et ne donne aucun indice quant à la méthode à employer , quant à la façon d'y parvenir .

 

La résultante est , sur le marché , une grande variété commerciale de solutions associée évidemment à une large fourchette de prix .

 Les contenus des CCTP ne sont pas toujours de leur côté suffisamment précis pour lever le doute sur le type de solution recherchée et l'éventail financier des réponses en témoigne très souvent .

 Effectivement entre une simple et rudimentaire compilation de plans des entreprises et une recherche active de différentes solutions pour résoudre , par exemple , des croisements complexes de différents réseaux sans baisser le faux plafond , il y a autant de différence qu'entre un tas de briques et un mur ; les coûts de ces deux propositions n'ont bien sûr rien à voir , comme le temps à y passer ; or les deux propositions ( compilation et recherche active de solutions ) se retrouvent indifféremment dans des réponses à un appel même d'offres ou lors de sollicitations d'entreprise cherchant à sous traiter cette mission , charge au client de faire la part des choses .

 Il faut avouer que la confusion règne volontiers en la matière , ne serait-ce que dans le mode de dévolution de la mission ; à l'origine, cette mission est considérée ( dans le texte de la loi MOP ) comme une mission optionnelle de la maitrise d'oeuvre au chapitre des études d'exécution ; force est de constater que la maitrise d'oeuvre est rarement attributaire de celles-ci ; dans les faits , la mission de synthèse fait soit l'objet de la part du maitre d'ouvrage ( ou de son assistant à maitrise d'ouvrage ) d'un appel d'offres en tant que telle ( mission de synthèse ) ou fait partie de la mission de l'entreprise de Gros oeuvre ( étendu ou pas ) ou du lot CVC ; il existe d'autres montages mais confidentiels en termes de quantité .

 Une preuve supplémentaire , s'il en était encore besoin , de cette disparité dans la nature – et la compréhension de la nature - d'une mission de synthèse , est la largeur de la fourchette des prix de réponse à des marchés publics spécifiques de mission de synthèse , soit de 1 à 2 voire de 1 à 3 !!

 En tout état de cause , rares sont les CCTP ( ou explications du contenu et des attendus de la mission de synthèse ) qui font explicitement mention d'une obligation de résultat ; la description du besoin d'une équipe nombreuse ne fait qu'impressionner ou rassurer , une obligation de moyens ne garantissant absolument rien .